L’édition 2019 du salon professionnel leader de l’innovation éducative en France, Educatec, a été riche en nouveautés technologiques. Du 20 au 22 Novembre 2019 ce ne sont pas moins de 10 000 visiteurs, 200 stands et 1 village start-up composé d’une 30aine de jeunes pousses qui ont pu échanger avec les visiteurs autour des enjeux technologiques actuels de l’éducation et la formation.
Quelles sont les tendances à retenir ? Comment former de manière interactive ? Quelles sont les perspectives d’amélioration de l’apprentissage ? Présent sur place, notre équipe vous partage nos 3 tendances du salon #Educatec19.
Les Edtech : entre évolution de la formation & changements structurels
Afin d’aborder le premier sujet en vogue sur le salon Educatec, commençons par définir le terme Edtech : lors d’une conférence regroupant Véronique Jacq (Directrice Pôle Digital Venture – BPI France), Jean-François Fiorina (Directeur Adjoint – GEM) , et Franck-David Cohen (CEO – Klasssroom), Benjamin Viaud (Président d’Edtech France) défini les Edtech comme des entreprises qui « mettent la technologie au service de la formation et de l’apprentissage« .
Les Edtech sont majoritairement positionnées sur l’éducation primaire et secondaire et adoptent une mode de fonctionnement gagnant-gagnant avec les établissements publics. La principale limite en France repose sur la conjoncture du système d’éducation publique : ce sont les communes qui gèrent les écoles, les département pour les collèges, et les régions pour les lycées.
Ainsi, il apparaît quelquefois compliqué pour les Edtech de survivre comme l’explique Benjamin Viaud « Plus de 50% des Edtech ont disparues dans les premières années après leurs création. »
Cependant, des success stories permettent d’identifier de nonnes pratiques. Prenons les exemples de 360Learning une, entreprise offrant des formations certifiantes en ligne ou encore Klassroom qui propose de faciliter la communication entre parents et professeurs. On assiste donc à des changements structurels du paysage classique des organismes de formation en France. Que ce soit à l’intérieur des salles de classe avec des outils digitaux permettant d’apprendre de manière plus interactive, qu’à l’extérieur de l’environnement scolaire en proposant des formations à suivre chez soi.
Le blended learning : d’un mode 100% digitalisé à une expérience hybride
Autre sujet ayant fait beaucoup parlé lors de cette édition du salon Educatec, le blended learning. Au début des années 2010, les MOOC (Massive Open Online Courses) semblaient représenter l’avenir de la formation et l’apprentissage. Un mode totalement autonome permettant d’avoir accès à des millions d’informations sur tous les sujets, rien de mieux n’est-ce pas ?
Cependant c’est cette même autonomie qui à malheureusement enrayée la machine quelques années plus tard avec seulement 2 à 5% des inscrits sur une formation qui l’a termine entièrement selon Capital en 2017. Si les MOOC ont participé à une véritable révolution dans la transition de la formation grâce au numérique, on assiste aujourd’hui à une transition vers un mode hybride : Le Blended Learning.
Ce mode de formation est aujourd’hui le plus en phase avec les attentes des personnes souhaitant se former. En effet, le Blended Learning garde l’autonomie des apprenants en ajoutant de l’encadrement et surtout de la pédagogie. L’entreprise OpenClassrom fait figure d’exemple dans la transition de parcours totalement digitalisé vers des parcours hybrides en proposant des projets avec des formateurs expérimentés et des travaux de groupes. En alliant présentiel et distanciel l’apprenant est plus actif, il contrôle les ressources qu’il veut utiliser et gère son travail en temps réel. Pour plus d’informations sur le digital learning et ses cas d’usages retrouvez notre article : Le digital learning, pour de vrai ?
L’apprentissage inversé : Quand le professeur devient l’élève
Le salon Educatec présente des technologies permettant d’améliorer la formation. Des innovations dans les méthodes pédagogiques doivent accompagnées ces technologies. Dans les travées du salon nous avons pu échanger à propos d’une thématique assez récente dans le monde scolaire et universitaire, l’apprentissage inversé.
Une« conférence renversée » sur ce sujet à même eu lieu avec Jean-Charles Cailliez (auteur du livre La classe renversée: L’Innovation pédagogique par le changement de posture).
On reconnait habituellement le modèle classique dans lequel le professeur/intervenant forme selon le schéma avec des cours en présentiel, des exercices d’applications et un contrôle dans lequel les apprenants sont plutôt passifs et assez peu autonome hormis pendant les travaux de groupe.
L’apprentissage inversé propose une autre méthode dans laquelle l’apprenant est au coeur du processus. Les apprenants obtiennent et consultent le cours avant même d’avoir eu la première séance en présentiel, ils peuvent ainsi se forger leurs propres avis en amont. Les temps de cours sont alors utilisés pour discuter, échanger et participer à des ateliers collaboratifs. Le temps attribué à l’accompagnement de chaque apprenant est donc optimisé et personnalisé.
L’enseignant peut utiliser un ensemble de solutions technologiques pour donner vie à ses ateliers. Cela peut être une solution collaborative telle que Klaxoon pour brainstormer et une solution de projection sans fil telle que la Pulse Box pour projeter du contenu et animer les débats. Cela rejoint en quelque sorte le modèle de blended learning évoqué au dessus puisque cela mêle interactivité et pédagogie et favorise les apprenants pouvant avoir des difficultés.
Pour aller plus loin sur ces sujets vous pouvez retrouver le « Cas d’usage de la Pulse Box – la Prépa INP Grenoble » et notre article sur « L’animation en autogestion : une nouvelle méthode participative ? »