Afin de lutter contre les formats de réunion et de séminaire dits classiques, où la majorité des participants demeure passive (ou alors très active sur son ordinateur, mais pas en lien avec votre sujet), de nouvelles méthodes d’animation plus innovantes et participatives ont désormais intégré les entreprises et le monde de l’enseignement. Parmi elles, l’animation en autogestion. De quoi s’agit-il exactement ? Est-ce que l’animation en autogestion est facilement applicable au sein de votre organisation ? Tour d’horizon de cette méthode d’animation, qui a longtemps été rattachée uniquement à l’économie sociale et coopérative, et qui trouve aujourd’hui ses marques dans une dimension économique de l’entreprise.
Quelle est la signification d’une animation en autogestion ?
Au sens littéral, autogestion signifie gestion par soi-même et ses postulats sont la suppression de toute distinction entre dirigeants et dirigés et l’affirmation de l’aptitude des hommes à s’organiser collectivement. (Encyclopaedia Universalis). Les principes sur lesquels elle repose sont essentiellement :
- la démocratie dans les prises de décisions,
- l’autonomie de gestion,
- la primauté des travailleurs sur le capital dans la répartition des revenus.
(source : article « La reconnaissance de l’autogestion aujourd’hui comme composante de l’économie sociale et comme élément pour une nouvelle analyse économique de l’entreprise »)
Au sens organisationnel, on va surtout s’intéresser à la méthode d’animation, dont le principe repose essentiellement sur une participation active de tous dans l’organisation, la programmation et le traitement des thématiques sélectionnées.
Cela revient-il alors à confier votre prochaine réunion à vos participants ? La réponse est oui, mais il reste primordial pour autant, de partager ces bonnes pratiques pour vous garantir un niveau d’efficacité optimal.
Autogestion ne signifie pas suppression de l’organisation
Une animation en autogestion repose avant tout sur l’absence voire la suppression d’un mode opératoire pré-établi, où l’organisateur de la réunion doit gérer à la fois l’intendance, la logistique, les contenus, le timing, etc.
Le principe-clé dans l’autonomie de gestion : la constitution de groupes d’auto-organisation
Chaque groupe se voit confier une mission principale : décider et organiser des contenus, organiser l’intendance et la logistique, coordonner les actions et veiller au bon déroulement, gérer l’accueil des participants et les compte-rendus, …
Bien évidemment, mettre en place une animation en autogestion nécessite une phase préparatoire plus ou moins importante en fonction du format, afin d’être parfaitement productif le jour J.
Ce sujet vous intéresse et vous souhaitez aller plus loin ? Découvrez cet article intitulé « 10 outils pour faire de votre équipe une équipe auto-organisée ».
Ce qu’il convient avant tout de mesurer, c’est l’implication de l’ensemble des parties prenantes dans ce projet :
- Le management, qui concède de laisser « carte blanche » à ses équipes pour co-construire une réunion ou un séminaire inédit
- Les membres des groupes d’autogestion, qui vont se voir confier des missions à responsabilités.
L’animation en autogestion devient donc un nouveau levier en entreprise pour motiver, fédérer et révéler des talents : chaque membre participant va ainsi oser et se révéler davantage, grâce à cette fameuse démocratie dans les prises de décisions.
L’animation en autogestion pour une meilleure expérience
Vous l’aurez compris, l’animation en autogestion n’est pas une nouvelle méthode d’animation participative, puisqu’elle est depuis longtemps utilisée dans des organisations coopératives. Pour autant, sa mise en oeuvre au sein des organisations privées va révéler de nombreux atouts pour les dirigeants et managers.
L’innovation dans les outils et les solutions proposées
Confier à ses équipes la libre gestion en termes d’organisation, de logistique, de programmation, va avoir pour effet positif une volonté de chacun d’aller chercher « ce qui s’est fait de mieux ». Surtout si les personnes désignées ne sont généralement pas assignées à ce type de mission, elles auront dès lors un regard plus critique en amont, mais également plus ouvert sur les opportunités du marché.
Ainsi un participant se voyant confier la gestion du lieu de la réunion ou du séminaire, proposera des lieux et des outils inédits. L’objectif de ce mode d’animation en autogestion consiste avant tout à renouveler « la boîte à idées ».
Pour exemple, un commercial itinérant qui prend à sa charge la gestion du lieu, proposera sans doute plus facilement des lieux où la connexion règne en maître, rapportant naturellement ses difficultés du quotidien dans la nouvelle mission qui lui est confiée. En outre, il s’attachera sans doute à veiller à la possibilité de projeter des contenus sans fil, se rappelant des contraintes majeures liées au câblage et aux connectiques à chacune de ses présentations.
Un engouement facilement palpable et mesurable des équipes en action
L’animation en autogestion est un formidable outil pour développer les potentiels de vos collaborateurs. D’une part, en les amenant à travailler dans un contexte qui n’est pas forcément le leur (un IT manager chargé de la programmation des contenus par exemple), et d’autre part en les aidant à révéler certaines vocations insoupçonnées jusqu’alors.
Par l’absence d’une pression hiérarchique directe, l’animation en autogestion est :
- une opportunité pour créer de la valeur au travers de nouvelles ressources
- une possibilité de faire monter en compétences certains collaborateurs.
Vers une philosophie de co-construction permanente ?
Bien que ce mode d’animation ouvre de nombreuses possibilités de management et d’innovation au sein de l’entreprise, il n’en reste pas moins quelques limites. Parmi elles, on peut citer la phase de préparation importante, qui restreint alors ce type d’animation à des formats de type colloque, séminaire ou encore workshop.
Pour autant, ces formats participatifs restent un levier formidable de co-construction avec les collaborateurs, et pourquoi pas, avec des partenaires que l’on intègre dans la démarche ?
Et vous ? Avez-vous déjà testé l’animation en autogestion pour former vos collaborateurs, les faire monter en compétences ou simplement pour détecter des nouvelles solutions innovantes à intégrer au sein de votre entreprise ?
Pour aller plus loin, nous vous invitons à découvrir ce retour d’expérience qui nous livre dans cet article les signaux pour repérer une équipe non auto-organisée, les principaux freins, et bien entendu, les bénéfices majeurs et les « vents favorables ».
Merci pour la référence et pour ce très bon article.